Les mutations du droit de la consommation - A la recherche des valeurs consuméristes

Partager cette page

Docteur : Monsieur Pierre Grulier

Directeur : Mme Dominique FENOUILLET

Discipline : Droit

Date de la soutenance :

Date de la soutenance

Horaires :

Le lundi 12 décembre 2022 à 14h

Adresse :

Grand salon - Appartement Décanal (esc. K, 3è étage), 12 place du Panthéon, 75005 PARIS

Jury :

Dominique Fenouillet -  Professeur des Universités - Université Paris-Panthéon-Assas                          Judith Rochfeld - Professeur des Universités- Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne             Natacha Sauphanor-Brouillaud - Professeur des Universités - Université Paris-Nanterre             Hélène Aubry- Professeur des Universités- Université Paris-Saclay             Thomas Genicon- Professeur des Universités- Université Paris-Panthéon-Assas
Le droit de la consommation a profondément évolué depuis ses origines. L’analyse axiologique permet d’identifier ces mutations avec précision. Deux périodes peuvent être distinguées : l’une s’achève et l’autre débute avec la directive du 11 mai 2005 relative aux pratiques commerciales déloyales. Originellement, la législation consumériste est sous-tendue par la valeur d’« équilibre consumériste ». Celle-ci postule qu’est bonne la situation dans laquelle le savoir et le pouvoir des consommateurs sont équilibrés avec ceux du professionnel. Ce rééquilibrage est objectif : il s’impose à toute relation consommateur-professionnel. Dans une optique de régulation sociale, l’équilibre consumériste vise ainsi à remédier à l’infériorité structurelle de la collectivité des consommateurs face aux professionnels. Cette valeur ne semble aujourd’hui plus correspondre au droit de la consommation. Ce dernier est traversé par un phénomène de subjectivation, c’est-à-dire de subordination de la norme à un ou plusieurs éléments subjectifs et concrets, propres à un sujet, réel ou fictif (volonté, intention, agissements, etc.). Cela révèle l’avènement de l’« équilibre individualiste », nouvelle valeur aspirant au rééquilibrage d’un rapport concrètement déséquilibré : la protection ne remédie plus à un déséquilibre structurel mais circonstanciel. La finalité est économique : le consommateur doit être protégé, non plus en vertu d’une infériorité structurelle, mais en vertu de sa fonction économique. Sa confiance doit donc être préservée. L’équilibre individualiste cohabite aujourd’hui avec l’équilibre consumériste traditionnel. La diffusion de cette nouvelle axiologie semble toutefois inexorable