- Université
- Formations
- Recherche
- International
- Campus
Le service des sports de l’université Paris 2 Panthéon-Assas s’efforce à fournir un environnement sportif de qualité à ses étudiants et ainsi participer à leur réussite, aux examens comme lors de compétitions. Dans ce cadre, il met en lumière les visages et parcours d’étudiants dont l’éthique rencontre les valeurs d’excellence de l’université.
Emilie MAGAUD, diplômée de la double licence Droit et Histoire de l’art, poursuit ses études en master au sein de l’université Paris 2. Sportive au parcours singulier, elle participe activement aux cours d’escalade en bloc proposés par le service des sports et vise cette année les championnats du monde handisport.
Ayant grandi dans le sud de la France, j’ai obtenu un baccalauréat scientifique au Lycée Fénelon à Grasse dans les Alpes-Maritimes. Passionnée d’art depuis mon enfance, j’ai vite été sensibilisée à la protection du patrimoine. Un nouveau chemin, moins scientifique, s’est donc présenté. Les enjeux de protection et de restitution du patrimoine ont commencé à m’interpeller davantage en observant la médiatisation de pillages commis dans le cadre des guerres au Moyen Orient. Le métier de juriste spécialisé dans la lutte contre le trafic d’œuvres et d’antiquités m’est alors apparu comme une évidence. J’ai donc souhaité intégrer la double licence Droit et histoire de l’art et archéologie, proposée par les universités Paris 2 Panthéon-Assas et Paris 4 Sorbonne Université. Cette formation, particulièrement enrichissante, m’a permis d’avancer dans la concrétisation de mes projets.
J’ai progressivement commencé à m’intéresser à la vie des affaires et à la fiscalité, afin de m’orienter vers la gestion du patrimoine artistique et du marché de l’art. Le métier d’avocat fiscaliste – en lien étroit avec le marché de l’art – m’intéressant tout particulièrement, j’ai intégré le master 1 Droit des affaires de l’université Paris 2.
La pratique de l’escalade s’est imposée à moi assez tardivement. Initialement, je pratiquais la danse classique, mais suite à des malformations au niveau de mes pieds j’ai dû arrêter. On m’a ensuite rapidement diagnostiqué une double scoliose. Je devais dès lors pratiquer un sport pour me muscler le dos sans solliciter mes pieds de manière brutale. La natation ne m’intéressant pas et mon père pratiquant l’alpinisme, le choix fut rapidement fait.
L’escalade représentait alors une bouffée d’air frais, mais rien de sérieux. Je ne souhaitais pas faire passer le sport avant ma réussite scolaire, et l’aspect compétitif ne dictait pas mes entraînements. Mais assez rapidement, la pratique de l’escalade s’est imposée comme un mode de vie et un équilibre. J’en avais besoin pour trouver une certaine quiétude et harmonie.
Ma scoliose ne se résorbant pas et empirant chaque année un peu plus, il a fallu que je me fasse opérer. Le centre de rééducation n’était pas vraiment adapté à mon rétablissement et j’ai préféré faire ma rééducation seule. Rapidement j’ai obtenu l’aval pour reprendre le sport et l’escalade. Les broches le long de ma colonne (T2-L2) m’empêchent d’effectuer des torsions dorsales : je ne peux plus faire dos rond – dos creux, regarder derrière moi, ou encore me pencher sur les côtés. Consciente de mes limites et de ce que je ne pouvais plus faire d’un point de vue technique, j’ai dû adapter ma manière de grimper à ce manque de mobilité. Cette expérience a renforcé mon éthique : ne jamais rien lâcher, aussi bien dans l’entraînement que dans le travail.
Vivre simultanément ma passion pour l’escalade et les études est un mode de vie qui me correspond parfaitement. Mon objectif sportif à court terme pour l’année en cours est de prendre ma qualification en équipe de France handi-escalade en mai prochain, pour participer aux coupes du monde de cette année et au championnat du monde à Moscou à la rentrée de septembre. Puis, j’aimerais garder du temps pour pratiquer l’escalade en extérieur, afin de réaliser plus de performances en falaise. Sur le plan des études, je travaille considérablement pour obtenir les meilleurs résultats possibles afin de pouvoir intégrer le master 2 Droit du marché et du patrimoine artistique ou Fiscalité internationale.
L’opération s’est déroulée au cours de mon année scolaire de L2, quelques jours après les partiels du premier semestre. L’hospitalisation a duré un mois, suivie d’un deuxième mois de convalescence à la maison. J’ai dû redoubler d’efforts pour rattraper le retard que j’avais accumulé aussi bien en histoire de l’art qu’en droit. Je me voyais déjà aux rattrapages. J’ai tout donné, et suis passée de justesse. Un soulagement !
Je retiens de cette expérience la nécessité d’être persévérante. J’ai régulièrement entendu des personnes me sommant de faire un choix entre le sport ou les études, insistant sur le fait que cette opération allait me forcer à me concentrer sur « l’essentiel ». Je n’ai pas voulu y croire et je suis fière d’être restée fidèle à mes principes. Il peut s’avérer difficile de suivre des études exigeantes tout en pratiquant une discipline à haut niveau. Certains pays en font un critère de valorisation tandis qu’en France il faut parfois recourir à divers stratagèmes pour réussir à faire coïncider entrainement et études, quitte à se retrouver avec un emploi du temps assez conséquent. In fine, le chemin parcouru n’en est que plus satisfaisant, et correspond aux priorités que l’on se fixe. L’entourage devient alors un facteur de réussite et pour cela, je remercie les personnes ainsi que l’université, qui me soutiennent chaque jour dans mes choix sportifs et scolaire.
Les étudiants intéressés par le cours d’escalade peuvent contacter le service des sports. Les entrainements se déroulent au sein de la salle d’escalade Arkose (Porte de Vincennes), 2 fois par semaine, sous la direction de Nicolas CHARBONNEL.
Retrouvez les programmes, accès et activités sportives de l’université Paris 2 Panthéon-Assas sur le site numérique du service des sports.