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Monsieur Jean-Vincent HOLEINDRE - Professeur des Universités (Université Paris-Panthéon-Assas), directeur de thèse
Monsieur Vincent KEATING - Associate Professor (Université du Sud Danemark), directeur de thèse
Monsieur Thierry BALZACQ - Professeur des Universités (Sciences Po), rapporteur
Madame Kira VRIST-ROENN - Associate Professor (Université du Sud Danemark), rapporteur
Monsieur Thomas HEGGHAMMER - Senior Research Fellow (Oxford University)
Cette thèse étudie les gains stratégiques que les récits de vengeance apportent aux groupes terroristes djihadistes. Elle analyse les stratégies narratives de vengeance développées en anglais, français et arabe, par trois groupes terroristes djihadistes dans leur propagande : Al Qaïda, l’État islamique et Boko Haram, entre 2001 et 2020. L’argument central de cette thèse est que les récits de vengeance peuvent être analysés comme une " ressource narrative " qui peut être exploitée par des « vengeance advocates » pour renforcer et/ou affaiblir une cause. Après avoir fourni une enquête approfondie sur les types de récits de vengeance développés par les trois groupes (venger quoi, qui, quand, où) et identifié huit histoires de vengeance - la vengeance légitimise, mobilise, intimide, est une vertu, un vice, est entreprise contre le groupe, est une boussole de politique étrangère, et élève le moral - dans leur propagande, deux gains sont identifiés :
1) Les récits de vengeance contribuent à sécuritiser l’islam ordinaire en un problème de sécurité nécessitant un ensemble de mesures exceptionnelles telles que le djihad, la hijrah et les attaques dans le pays d’origine ;
2) Les récits de vengeance renforcent la sécurité ontologique des membres des groupes et du groupe lui-même.
La vengeance, en définitive, a le potentiel de donner de l'ordre, de la stabilité et du sens à une violence exceptionnelle, apparemment perturbatrice. Les récits de vengeance, en d'autres termes, ont le potentiel de stabiliser le chaos.