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Le juge pénal et l'émotion

Docteur :Eva SALOMON
Date de la soutenance :24 Mars 2015
Horaires :14h00
Adresse :Salles des Conseils
Discipline :Droit
Ajouter au Calendrier 03/24/2015 14:00 03/24/2015 17:00 Europe/Paris Le juge pénal et l'émotion Le commandement appartiendra, [...] l'obéissance sera due, à un ordre qui n'a point de visage, dont on peut attendre, puisqu'il est impersonnel, qu'il interpellera sans passion et sera écouté sans colère »1. C'est à ces fins que la procédure pénale et la pratique tentent d'évincer du jugement les é...
Adresse :Salles des Conseils
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Jury :

Monsieur Hervé LECUYER - Professeur des Universités (université Paris 2 Panthéon-Assas), directeur de thèse

Monsieur Denis SALAS - Magistrat, rapporteur

Monsieur Yves STRICKLER - Professeur des Universités, (université de Nice) rapporteur

Monsieur Antoine GARAPON - Magistrat

Monsieur Édouard VERNY - Professeur des Universités (Université de Rennes 1)

Le commandement appartiendra, [...] l'obéissance sera due, à un ordre qui n'a point de visage, dont on peut attendre, puisqu'il est impersonnel, qu'il interpellera sans passion et sera écouté sans colère »1. C'est à ces fins que la procédure pénale et la pratique tentent d'évincer du jugement les émotions « passives » paralysant le raisonnement autonome du juge, ou certaines émotions « actives » non fondées sur un raisonnement logique. Mais parmi les émotions pourchassées, seules celles qui peuvent être effectivement contrôlées par leur matérialisation sont susceptibles d'être évitées et d'engager la responsabilité du juge. Au-surplus, il faut compter sur l'autodiscipline du juge en le sensibilisant au moyen de règles déontologiques. Toutefois, malgré la crainte de l'arbitraire que pourraient susciter les émotions, la bonne administration de la justice ne peut se faire nonobstant toute considération émotionnelle : le juge perçoit des émotions telles que les doutes méthodiques nécessaires au jugement et doit composer avec celles des tiers. Ainsi, au sein de l'espace laissé aux émotions, le magistrat tente de réguler celles qui survivent légitimement. Finalement renvoyé à sa condition d'être social, le juge ne peut échapper aux émotions qu'il a intégrées par sa sociabilisation. Il est le représentant des émotions sociales, restant ainsi en phase avec les valeurs qu'elles révèlent. La contribution de ces émotions à la décision est légitimée par leur représentativité. La légitimité se propage enfin aux décisions et à l'action du juge.