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Interview d'Étienne PERNOT, directeur de l’Efrei Research Lab

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Interview d'Étienne PERNOT, directeur de l’Efrei Research Lab
Portrait de Etienne Pernot, directeur de recherche à l'Efrei Research Lab'
Étienne PERNOT présente les travaux de recherche du laboratoire

Étienne PERNOT est directeur de l’Efrei Research Lab, le laboratoire de recherche sur le numérique de l’Efrei, qui fait partie de l'École doctorale d'économie, gestion, information et communication (EGIC) (ED 455)
Entretien.

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Je m’appelle Étienne PERNOT, directeur recherche et valorisation de l’Efrei depuis 2021. Je suis ingénieur de l’École Polytechnique, ingénieur de Télécom Paris, diplômé d’un master en astrophysique de Sorbonne Université et docteur en mathématiques appliquées de l’Université Paris-Dauphine. Après la recherche, j’ai continué ma carrière en entreprise, principalement à Alcatel devenu Nokia, où j’ai été directeur de Business Unit, responsable mondial de la maintenance des cœurs de réseau, et où j’ai travaillé sur l’automatisation de la fourniture des services en utilisant l’Intelligence Artificielle. 

Qu’est-ce que l’Efrei Research Lab ? 

L’Efrei Research Lab est le laboratoire de recherche de l’Efrei, et il est donc avant tout au service des étudiants de l’école. La principale mission du laboratoire est de former par la recherche les futurs experts, managers, décideurs et chercheurs du domaine du numérique.

L’Efrei Research Lab comprend une quarantaine d’enseignants-chercheurs et autant de doctorants. Nous travaillons sur quatre axes de recherche dans le domaine du numérique : données et intelligence artificielle ; sécurité, résilience et confiance ; réseaux ; systèmes embarqués intelligents. À travers ces quatre axes, nous travaillons principalement sur deux domaines d’application pour répondre aux besoins sociétaux en constante évolution : les territoires intelligents (entreprises, habitations, réseaux) et les sciences du vivant (santé, sport, agriculture).

Sur quels projets travaillez-vous ? 

Nous avons en particulier 6 projets internes sur lesquels nous investissons : l’analyse multimodale des réseaux sociaux, les smart contracts pour tous, le tracking et monitoring multisensor pour le sport et la santé en particulier dans le cadre de Sciences2024, les architectures réseau 5+G intelligentes et sécurisées pour les applications santé et smart-city, l’IA pour l’identification de biomarqueurs à partir de données génomiques, et le Join Communication and Sensing de la 6G qui permet de fournir des communications et des détections conjointes.

Quel est l’apport de votre laboratoire informatique dans l’écosystème recherche de l'Université Paris-Panthéon-Assas ? 

Le numérique a bouleversé tout ce que nous connaissions et continue d’évoluer rapidement par le développement de nouveaux algorithmes et de moyens de calcul toujours plus puissants. C’est à la fois un outil qui prend désormais une place prépondérante dans toutes les disciplines que ce soit en droit, en sciences de gestion ou en en information-communication, mais aussi un objet d’étude pour ces mêmes domaines, et de régulation.

L’Efrei Research Lab apporte à l’Université Paris-Panthéon-Assas une expertise dans le numérique. La collaboration des chercheurs de différentes disciplines permettra de développer des sujets indispensables et originaux grâce à l’interdisciplinarité.

Nous avons déjà mis en place le concept de PhD box où plusieurs doctorants de disciplines différentes travaillent en collaboration sur un même objet de recherche. Avec le Centre d'analyse et de recherche interdisciplinaire sur les médias (CARISM), deux doctorants, un en information-communication et une en informatique, travaillent sur les controverses dans X/Twitter. Avec le Centre de recherche en économie et droit (CRED), deux doctorants, un en droit et un en informatique, travaillent sur la justice distribuée. Ce concept de PhD box est passionnant et prometteur.

L’IA peut être un outil d'aide à la décision pour de nombreux domaines, par exemple pour le droit comparé ou la gestion de conditions climatiques extrêmes en collaboration avec le Largepa. Elle est aussi un objet qui doit se soumettre au droit, que cela soit par exemple pour déterminer sa responsabilité ou pour contenir son utilisation. Il faut alors que le législateur ait une bonne compréhension de ses mécanismes et de son potentiel.

La blockchain, ou chaîne de blocs, est une technologie qui apporte la possibilité de créer un tiers de confiance numérique, sur laquelle se développe de nouveaux objets comme les Non-Fungible Tokens (NFT) et les cryptoactifs. D’autres algorithmes sont en développement et de nouvelles utilisations vont émerger.

La cybercriminalité ou le cyberdélit, sous toutes leurs formes, demandent une collaboration entre l’expert du numérique et le juriste pour protéger la cible de l’attaque tout en caractérisant celle-ci en vue de suites judiciaires.

Sur tous ces sujets nous sommes à la disposition des autres chercheurs si nous pouvons ensemble augmenter le rayonnement national et international de l’université en additionnant nos compétences respectives.

Qu’envisagez-vous dans l’avenir ? 

L’impact du numérique que nous observons aujourd’hui et sa croissance sont non soutenables sur le moyen ou long terme par la quantité de CO2 rejeté, par ses ressources nécessaires et les pollutions générées. Nous devons le faire évoluer pour augmenter sa valeur ajoutée sociale et sociétale tout en diminuant son impact. C’est un objet de réflexion pour les enseignants-chercheurs du laboratoire et de beaux défis pour les années futures de faire évoluer le numérique afin de le rendre soutenable.